Depuis son annonce et sa première présentation, on pressent que Dark Messiah fera mal. Il ne faut rien de plus qu'une preview contenant deux chapitres pour s'en convaincre et faire figurer le jeu en top priorité sur sa shopping list.
Aller puiser dans l'univers de Might And Magic pour faire un FPS/RPG, il fallait oser, non que l'idée soit stupide, bien au contraire vu la richesse de la chose, mais ce genre de transposition n'est pas toujours auréolée de succès garanti. Arkane Studio est pourtant bien parti pour faire un carton. La question fréquemment posée au sujet du titre reste de connaître la balance entre l'aspect RPG et FPS. Clairement, Dark Messiah ne tape pas dans la catégorie d'un Oblivion et se présente comme un RPG/FPS/Action relativement linéaire et axé sur les combats et une dose raisonnable d'exploration. Pour bien faire, commençons par légèrement décortiquer la construction de votre personnage qui se fera simplement par l'attribution de points d'expérience remportés à la volée au fil de nos actions. Vos skills se répartissent donc en 3 sections, de quoi choisir entre une carrière de guerrier, d'assassin furtif ou de mage, à moins d'opter pour la pondération et choisir de construire un personnage équilibré, doué d'un peu de magie, de bonnes aptitudes au combat, possédant une bonne endurance mais capable de se montrer discret. Un système simple, accessible, mais tout à fait performant.
Sareth ne manque pas de classe quand il manie ses armes.
Bien sur, tout ceci ne servirait à rien si l'environnement ne nous donnait la possibilité de mettre en pratique ces variantes. Justement, en dépit du caractère linéaire du jeu (une seule quête à la fois et un chemin tracé), le décor est toujours là pour vous filer un coup de main. Pour les amateurs de furtivité, il y aura toujours un coin d'ombre pour se dissimuler ou le moyen de trouver un chemin détourné, par exemple, en empruntant les poutres qui surplombent une pièce. Mais c'est véritablement dans la pratique du combat que l'interaction avec l'environnement prend toute son ampleur. Un coup de pied dans un pilier branlant et c'est tout un échafaudage qui tombe sur vos ennemis, poussez-les dans le feu, dans l'eau s'ils sont assommés, tirez une flèche à travers les flammes pour propager le feu ou bousculez un adversaire vers des pieux pour vous en débarrasser. Et la liste n'est pas exhaustive puisqu'on peut ajouter quelques astuces amusantes, comme la projection de glace sur le sol pour voir vos ennemis glisser dessus. Tout ceci donnant naissance à des combats extrêmement dynamiques et particulièrement immersifs auxquels on s'adonne en criant "je suis Aragorn !!" si on est du genre un peu émotif. Il faut dire que lorsqu'on est encerclé par 5 orcs, qu'on pratique une attaque différente sur quatre d'entre eux en poussant le cinquième dans le feu tout en effectuant des passes d'armes top classes, on se prend au jeu.
Pourquoi se battre quand il suffit de mettre le feu ?
Pour en arriver là, il va de soi qu'on dispose d'un système de combat des plus sympathiques offrant un bon nombre d'armes de divers types (dagues, épées courtes, épées longues, bâton, glaive, arc etc.) offrant souvent 5 attaques différentes qu'on lance en maintenant le clic enfoncé tout en s'orientant dans une direction. Le fait intéressant ici étant que vos adversaires, même les plus stupides, ne se laisseront que rarement surprendre deux fois de suite par la même feinte et se montrent très réactifs. Il est vrai que si la tentation de jouer la carte de la furtivité et de l'assassinat est grande, les combats restent un choix séduisant. Une attraction renforcée par la présence de finish moves assez jouissifs.
La gestion RPG est simple et intuitive.
Evidemment, la magie ne se laisse pas évincer par les grosses épées et même sans se concentrer sur sa carrière de sorcier, quelques sorts seront facilement accessibles, attaques foudroyantes, projectiles enflammés ou congélation n'étant que des exemples parmi d'autres. Un petit plus pouvant faire la différence.
Cependant, Dark Messiah ne se résume pas à de la castagne et compte une bonne part d'exploration, qui reste facultative mais payante. En se laissant aller à visiter les coins obscurs, on pourra faire quelques découvertes bienvenues pour remplir notre inventaire. Qu'il s'agisse d'objets guerriers, comme une armure plus ou moins lourde ou bruyante, une arme particulièrement efficace, ou d'items magiques, comme les anneaux augmentant notre mana ou permettant de régénérer les points d'HP perdus au combat, les trouvailles que l'on fera en n'évitant pas les menus détours valent bien ce petit effort. De plus, l'exploration sera l'occasion de faire usage de "l'arc à corde", une arme qu'il suffit de pointer vers une surface en bois pour y suspendre un filin.
Le travail artistique en met plein la vue à plusieurs reprises.
Le mélange proposé par Arkane est vraiment surprenant, ni RPG complet, ni FPS classique, Dark Messiah semble être un joli melting-pot prenant et proposant une action souvent trépidante. On n'oubliera pas que le jeu devrait comporter de nombreux affrontements contre des créatures de bonne taille, comme ce fut le cas ici avec la Pao Kai, un dragon immense que l'on tue malheureusement un peu trop aisément (voir la scène du Rancor dans Le Retour Du Jedi). En revanche, on aura appris peu de choses sur le scénario du titre, en dépit de la rencontre de deux personnages, la jeune Leana qui nous accompagne au moins dans un chapitre, et la "voix", Xana, un esprit féminin qui squatte notre tête et n'a de cesse de faire preuve de sa jalousie vindicative à l'encontre de Leana. Dark Messiah devrait arriver très prochainement, l'attente va être longue. Ah, aussi, en plus c'est super joli.
Mer 20 Sep - 9:18